Dessine-moi un journaliste…
Les journalistes : Jacques-Marie Francillon, Hélène Goyet, Veronique Granger, Stephene Jourdain, Dominique Largeron , Stéphane Poirot.
Les chefs d’entreprise et représentants de la CGPME : Alban Guglielminetti, Philippe Malaval, Christian Gamond, Robert Sorrel, Jean-Philippe Martin, Dominique Postel.
Même s’il serait réducteur (et convenu) de résumer les relations des journalistes avec les chefs des petites et moyennes entreprises au seul adjectif de « problématiques », l’écho et à la fois les réticences, qu’a déclenché la proposition d’organiser une rencontre entre les représentants de la CGPME (confédération générale des petites et moyennes entreprises) et les journalistes du Club de la Presse et des Médias, est bien symptomatique (à tout le moins) d’un certain malaise.
Journalistes comme chefs d’entreprises reconnaissent que, aujourd’hui, la presse spécialisée donne une vision plutôt positive des entreprises (carnet rose ?), et pourtant les journalistes constatent que 90 pourcents des patrons de PME ne communiquent pas (phobie des journalistes ?).
Constat préalable : le « temps » du journaliste n’est pas « le temps » du patron et vice-versa... ou autrement dit, comment concilier le « feu de l’actualité » avec le désir ou non de communiquer à un instant T, le manque de disponibilité du chef d’entreprise et les impératifs de bouclage… ?
Ces considérations pratiques, n’ont cependant pas caché très longtemps les véritables questions, qui pourraient être caricaturées ainsi : pour l’un : comment faire passer (quand je veux) le message qui me servira le mieux… et pour l’autre : comment (quand je veux moi aussi) obtenir des infos et ne pas « servir la soupe »… Mais oui ! (vous pouvez vérifier ci-dessus) J’ai dit caricaturée…
Constatations, réflexions et suggestions des journalistes en vrac :
- Manque de disponibilité du chef d’entreprise, et parfois l’actualité exige d’être réactif(rendez-vous dans la journée…)
- Les journalistes ont des attentes différentes suivant les titres…, ne pas oublier que le rôle du journaliste est d’informer…
- Ne pas confondre communication et information.
- Se « décentrer » et se demander quel sujet inhérent à l’entreprise pourrait intéresser le journaliste.
- Ne pas penser qu’un journaliste va se contenter d’un communiqué de presse diffusé à tous les médias…, il s’agit d’adapter le message à son destinataire.
- Un journaliste vient avec un « angle » (pas pour piquer non ! juste pour cadrer son papier…) et le chef d’entreprise répond souvent sur un tout autre sujet…et ne répond pas aux questions posées.
- Différencier la presse nationale et la presse locale.
- Ne pas hésiter à communiquer des chiffres (de toute façon, on peut les obtenir ailleurs, alors…)
- Donner à relire son papier n’est pas dans les usages, mais il y a parfois des demandes, (non, non, on dira pas qui !)
Constatations, réflexions et suggestions des chefs d’entreprise en vrac aussi…
- Les propos tenus dans le cadre d’un entretien sont parfois déformés par les journalistes et impression que les journalistes sont souvent prêts à prendre le patron en défaut (attention au méchant patron !)
- Tenir compte de ce qui est «off» et crainte du scoop à tout prix…
- Difficultés à s’exprimer pour certains patrons de petites entreprises, qui ne sont que rarement (ou jamais) confrontés aux médias.
- Les journalistes devraient tenir compte de la fragilité des PME et parfois de l’impossibilité de communiquer (à chaud, comme le souhaiteraient les journalistes), sur des événements polémiques comme par exemple des licenciements, sans risquer de générer des réactions dans l’entreprise…
- Nécessité et volonté de prendre du recul avant de répondre à certaines questions d’actualité.
Alors : dialogue de sourd ou débat constructif ?
Humm ! Un peu des deux …
Toutefois, s’il n’existe ni « recette », ni « mode d’emploi » pour faciliter les relations entre le monde des petites et moyennes entreprises et les médias, de l’avis général, la CGPME pourrait jouer un rôle important en encourageant les petits patrons à venir à la rencontre des médias, à condition de leur donner quelques outils… (d’où l’objet de cette rencontre).
Chaque journaliste et chaque chef d’entreprise est un cas particulier (vous noterez la présence de l’adjectif « particulier ») et il est probable que seule une volonté de se rencontrer et de dépasser les préjugés, afin d’instaurer un climat de confiance, pourra, à l’avenir, établir la base d’une communication constructive pour l’un comme pour l’autre.
(Compte-rendu: Christine Brun-Gailland; photos: JM Francillon)
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