"Non recours" : face cachée de la misère ?

Olivier Noblecourt, vice-président du CCAS et Philippe Warin, directeur de recherche au CNRS

La conférence de presse de ce matin, est le préambule à la rencontre-débat co-organisée par le CCAS de la ville de Grenoble et le Club de la Presse et des Médias, qui se déroulera le vendredi 17 octobre à 18h, à l'IUT 2, place Doyen Gosse à Grenoble, dans le cadre de la Journée du refus de la Misère.

"Le non-recours aux droits" ou "non take up", que l'on peut traduire par "ne pas accéder à un droit auquel on peut prétendre" est une problématique qui concerne un nombre croissant de personnes de tous âges, et qui est pourtant rarement abordée lorsqu'on évoque la prise en charge sociale.

Plus gênant encore, l'état d'esprit actuel serait plutôt à la stigmatisation des fraudes et des abus. Stigmatisation, qui, selon Olivier Noblecourt, Philippe Warin et les représentants des associations présentes (le secours populaire et le secours catholique), concoure à l'isolement et au repli d'une partie importante d'une population déjà précarisée.

Les causes de ce phénomène massif sont multiples et complexes. On citera : le manque d'information, la crainte d'être "mal jugé", un sentiment de honte, la lourdeur des procédures administratives etc...

Si chacun a souligné l'importance de sortir les personnes en grande difficulté de leur isolement, d'établir des réseaux et des liens entre les bénévoles des associations et les travailleurs sociaux, il s'agit peut-être également de changer notre propre regard sur la précarité et de rendre ainsi à ces populations, le plus important de tous les droits : le droit à la dignité, préalable indispensable pour se sentir acteur de sa propre vie et citoyen à nouveau...

Photos : Jacques-Marie Francillon