
Fernand Meunier, Dora Caicedo, Stéphane Poirot et Guillermo Uribe
« Conflit colombien et résistance de la société civile », une conférence-débat organisée par le Club de la Presse de Grenoble à la CCI de Grenoble.
Guillermo Uribe, maître de conférence en Sociologie à l'Université Pierre-Mendès-France, a littéralement enthousiasmé son auditoire en démarrant la conférence par une brillante présentation du contexte historique et géostratégique de la Colombie. En l'absence d'un porte-parole du gouvernement colombien, c'est une représentante de la société civile colombienne, Dora Caicedo, qui s'est chargée de nous décrire la vie à Bogota : narco trafic, FARC, liberté de la presse bafouée, corruption sur fond d'enlèvements massifs (plus de 3000 personnes sont actuellement retenues en otage en Colombie). Les difficultés aussi à faire entendre la voie de la démocratie parfois et celle des « sans voix». Quant à Fernand Meunier, membre du CA du Club et spécialiste de la Colombie pour Amnesty International, a dévoilé un magnifique diaporama sur sa propre expérience du terrain auprès de la communauté du Bas Atrato, ses rencontres etses peurs lors de ses multiples voyages aux côtés d'une équipe du diocèse de Quibdó. Deux heures de passionnants récits et débats avec une salle toute acquise à la cause colombienne. Un auditoire réellement ému par les séquelles laissées par cinquante ans de conflit, qui engage dans ses atrocités les forces de sécurité, les groupes paramilitaires et les mouvements de guérilla. Victimes d'exécutions extrajudiciaires, de détention arbitraire, de torture, de« disparitions », d'enlèvements, de déplacements forcés et d'atteintes sexuelles, ils sont plus vulnérables que jamais face aux violences des groupes illégaux et des forces de sécurité. Et si certains indicateurs clés de laviolence politique, tels que le nombre d'enlèvements et le nombre de nouvellespersonnes déplacées à l'intérieur du pays, ont chuté en 2003, les atteintes aux droits humains commises par toutes les parties au conflit restent trèsimportantes : le nombre de « disparitions » forcées et de cas de torture n'a cessé d'augmenter. La présence et le travail des défenseurs des droits humains, malgré toutes les difficultés, sont plus que jamais indispensables en Colombie. Et les ONG internationales saluent le travail des défenseurs des DH dans ce pays d'une grande complexité.
Photo : Jacques-Marie Francillon
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