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vendredi 13 juillet 2007

la Rocade Nord : combats d’idées sur le ring.




A l’occasion de sa deuxième « Rencontre 12/14 », le Club de la presse a invité Marc Baietto, vice-président du Conseil général de l’Isère chargé des Transports, Jacques Chiron, adjoint aux transports à Grenoble, Gilles Dumolard, président de la CCI (excusé et représenté par Olivier Jurquet, directeur délégué chargé des relations consulaires), Gérard Simonet, président de la Communauté d’agglomération du Pays Voironnais, Olivier Bertrand, conseiller général Verts, Yves Gimbert, président de l'Association des usagers de la ligne Grenoble-Valence, Antoine Jammes, président de l'ADTC (Association pour le développement des transports en commun) et Pierre Lassiaz, directeur des routes au Conseil Général, pour débattre, face à cinq journalistes*, du thème : la Rocade Nord : combats d’idées sur le ring.


Le débat est d’emblée lancé sur le thème crucial de la consultation sur la Rocade Nord. Une consultation « citoyenne » qui, malgré son taux de retour exceptionnel (22 % de plis retournés en 15 jours, soit 125 000 questionnaires renvoyés), ne remplirait qu’en partie seulement les conditions d’une consultation générale « traditionnelle » sur un sujet aussi complexe.
Une « mascarade de consultation » tempête Olivier Bertrand, rejoint sur ce point sensible par Yves Gimbert, président de l'ASULGV, qui ajoute qu’ « elle ne laisse aucune place à une alternative ». Ce dernier évoque une « manipulation des foules » et se dit dans l’incapacité de la considérer comme « valide ».

Antoine Jammes regrette quant à lui que le Conseil général de l’Isère n’ait pas répondu à ses multiples propositions de rencontres. Dès qu’il prit connaissance du projet de consultation, il déclare avoir demandé à M. Vallini de « mettre en place une vraie consultation sur le principe de la Commission nationale du débat public ». Sans réponse de sa part. M Jammes espère un débat de fond, « où s’exprimeraient les différences de points de vue ». Une discussion telle qu’elle a eu lieu dix ans auparavant avec La Métro. Le président de l’ADTC appelle de ses vœux un véritable débat comportant toutes les données du problème aussi bien à l’échelle globale que locale, d’autant qu’il s’agit là d’une décision portant sur une « infrastructure coûteuse dont l’efficacité est mis en cause ».

«Il faut mettre en place une vraie consultation sur le principe de la CNDP » Antoine Jammes



« Une consultation bidon » Olivier Bertrand

Si la méthode ne convient pas aux opposants, Marc Baïetto, vice-président du Conseil général de l’Isère réprouve le vocable « propagande » utilisée par les Verts et l’un de leurs porte-parole Olivier Bertrand, assis à ses côtés. « Le CGI a fait un choix sur une politique et une réflexion amorcées il y a dix ans » plaide-t-il solennellement. Il ne croit pas un instant en la possibilité de « vider Grenoble de ses voitures ». Qui pourrait imaginer pareil dessein, même dans les rangs des écologistes. « C’est impossible » martèle-t-il à moins de s’opposer à « une culture de la ville fondée sur les transports en automobiles ». Le vice-président du CGI enfonce le clou en rappelant que le « zéro voiture est impossible ». Donc, il assume entièrement le questionnaire autant sur le fond que sur la forme. En revanche, Gérard Simonet, président du Pays Voironnais, critique davantage le contenu (4 questions à choix multiples) que le contenant, qui reflète bien son idée de la « démocratie participative ». Qu’importe le flacon, le problème se situe bien dans le contenu qui répond, selon Marc Baïetto à la volonté de vouloir « tenir ses engagements » et à un désir « d’ouverture sur une logique de multi modalité ».
Autrement dit, la Rocade rime avec transports collectifs.
Sur le fond comme sur la forme du questionnaire Olivier Jurquet, directeur délégué à la Chambre de commerce et d’industrie de Grenoble, se déclare plutôt satisfait : le choix de la rocade « s’inscrit dans une logique d’ensemble » expose-t-il aux adversaires du projet. Il n’empêche, les Verts soulignent les carences en matière de concertation et de discussion préalable. Sur ce point « il n’y a pas d’accord au sein de la majorité municipale de Grenoble » annonce Olivier Bertrand avant d’ajouter que, entre le PS et les Verts, s’est cristallisé un problème de « relations ». A Olivier Bertrand, qui en appelle à toujours plus de concertation, Olivier Jurquet rétorque que le moment opportun de la concertation remonte à la discussion sur le PDU. Tentant de couper court à toute polémique sur la consultation « citoyenne », Jacques Chiron sort des arguments de légitimité démocratique : « 125 000 réponses d’électeurs au questionnaire, cela signifie qu’ils se sentent suffisamment informés ». « Vous ne pouvez pas évacuer ce critère d’un revers de la main » clame l’adjoint à la ville de Grenoble.

« La consultation ne laisse pas de place à une alternative » Yves Gimbert

Un dossier pointu
La faisabilité technique du projet pose question. En fait, détourner la circulation au niveau du carrefour de la Caronnerie et de l’hôpital pendant la durée des travaux nourrit des interrogations, légitimes. Se voulant rassurant Marc Baïetto précise que la différence entre « son » projet et celui de « Cumin » (projet DDE) est justement sa faisabilité. Car dans le projet du CGI, « on ne touche pas à la nappe phréatique et on évite toutes difficultés majeures » révèle-t-il. Il rappelle également le rôle actif des ingénieurs dans la maîtrise de la technicité du chantier et qu’il appartient au Conseil général de « veiller à l’élaboration de plans de circulation pendant la durée des travaux » (quatre années). A chacun son métier… Totalement sûr de lui, le directeur des routes indique avoir étudié la faisabilité en termes d’exploitation. Il nous informe des « possibilités pour détourner la circulation sur l’ex RN 90 », située entre la Caronnerie et le boulevard Jean-Pain. Une année de travaux sera nécessaire pour cette seule portion de voirie. Olivier Bertrand est résolument perplexe. Il craint que la complexité des travaux favorise les risques de voir augmenter, in fine, le coût du chantier.



Fluidifier la circulation à défaut de régler les problèmes de bouchons
La plaidoirie de Marc Baïetto sur la rocade consiste à défendre l’idée qu’il faut « libérer le cœur de l’agglomération ». Ce serait le leitmotiv de cette réalisation. A contrario, les bouchons, loin et autour de Grenoble, seront réglés grâce au développement des transports en commun. Voilà une position que nous n’avions pas l’habitude d’entendre ou de voir écrite sur les documents officiels émanant des services de communication du Conseil général de l’Isère. C’est l’occasion pour le spécialiste du PDU (Plan de déplacement urbain) de rappeler que la rocade est une solution « parmi d’autres » pour éviter le pire… dans dix ans. L’adjoint au maire de Grenoble fonde son argumentaire sur l’exemple des Grands-Boulevards. Une réussite d’après lui : « Tous les embouteillages d’il y a 5 ans ont aujourd’hui disparu ». « C’est en instaurant des transports collectifs performants et en contraignant les entrées de ville que la circulation gagnera en efficacité ». La rocade, toujours selon Jacques Chiron, répond à la même démarche.

« Libérer le cœur de l’agglomération » Marc Baïetto


Antoine Jammes rappelle qu’en 1998-1999, des techniciens affirmaient qu’il fallait d’abord construire la rocade nord avant de réaliser la ligne C. Après un sondage de l’époque, les élus en avaient décidé autrement. Le tram avant la rocade fut une réussite. Un « courage politique » qui mérite d’être salué poursuit il, mais qui semble ne plus inspirer les élus actuels. L’élu écologiste, lui, prône le développement des transports en commun mais sans contournement de Grenoble. Le seul moyen de limiter les bouchons aux entrées de Grenoble, « c’est donner la priorité aux transports en commun » reconnaît Olivier Bertrand qui, par ailleurs, qualifie la question n°3 du questionnaire de la consultation de « véritable escroquerie ! ». Dire « faire la rocade nord pour diminuer les bouchons », est faux, alors « pourquoi est-ce dans la question ? » lance-t-il à la cantonade. L’attaque frontale de l’élu écologiste touche de plein fouet Marc Baïetto, dont la réplique ne se fait pas attendre : « d’abord je voudrais qu’on arrête d’opposer les défenseurs de la rocade nord et les transports en commun ; car je suis celui qui a permis de doubler le budget des transports en commun dans le département ». Oui mais… et la question n°3 ?… Ce dernier confirme son approbation, il la valide complètement.
Olivier Jurquet, fervent défenseur du tissu économique, réagit vivement sur l’impact de la rocade sur le développement des entreprises. Il s’appuie notamment sur le PDU qui suit deux objectifs : moins de voitures et moins de bouchons. La rocade en est un élément moteur selon lui.

Le « ring » revient dans le débat par le biais de Gérard Simonet qui ne comprend pas pourquoi Grenoble en serait privée. Il prêche davantage sur un terrain inexploré, pour une « grande » rocade dans laquelle pourraient circuler les poids-lourds et tous les transports collectifs. Il rêve de voir les entreprises accorder à leurs salariés de nouvelles plages horaires pour contourner les bouchons…
Revenons sur terre. Qui dit rocade nord, dit circulation automobile importante. Ces études locales tiennent-elles compte des enjeux mondiaux que sont la lutte contre le réchauffement climatique et la hausse du prix des carburants issus du pétrole ? A-t-on mis de côté la recherche de moyens de transports alternatifs à la voiture? Le problème n'est-il pas aussi un mode de vie périurbain, qui consiste à habiter en-dehors du centre pour profiter d'un cadre de vie et de loyers/prix de l'immobilier moins chers, tout en travaillant et consommant dans le centre ?
Antoine Jammes estime qu'il va y avoir « une explosion du temps passé dans les bouchons » et « une augmentation du nombre de véhicules ». Selon lui, la construction de la rocade vise simplement à maintenir le niveau d'émission des gaz à effet de serre, issus de la circulation, alors qu'il faudrait le diviser par quatre...
Jacques Chiron imagine que « dans quelques années, les véhicules auront une autre source d'énergie que le pétrole, sans doute l'électricité ». Le problème de la pollution serait ainsi –rapidement ?- évacué, mais pas celui de « l'occupation de l'espace ». Donc, « la rocade permettra de régler ce problème-là » en diminuant le nombre de voitures circulant dans le centre-ville.


Olivier Jurquet pense aussi que « tout le monde a envie de réduire les émissions de gaz à effet de serre », mais « s'il n'y a pas de rocade, il y a un risque d'augmentation des gaz et d'un impact sur l'emploi. Il faut trouver un équilibre. » La Chambre de commerce, très favorable à la construction de la rocade, estime en effet que sans elle, « il y a un risque de diminution de l'attractivité économique de l'agglomération ». « Il serait dommage de ne pas saisir cette opportunité » prévient M. Jurquet qui annonce par ailleurs de prochains actions en ce sens menées par son président Gilles Dumolard. Yves Gimbert donne un peu de perspective : « en 2015-2020, nous atteindrons le pic de production de pétrole. On va s'apercevoir que le carburant n'est pas cher aujourd'hui. » L’élu écologiste avance un chiffre cité par des ingénieurs de Total : « le prix du sans plomb à la pompe en 2010 tournera autour des 3 € ».
Yves Gimbert va plus loin: « On est incapable de faire face à la périurbanisation. Or, le coût des transports n'a pas été pris en compte par ces personnes. Dans vingt ans, elles vont se retrouver dans l'impossibilité de vendre une maison qui sera loin du centre et elles auront des difficultés pour aller travailler, ce qui va accentuer le surendettement ». Marc Baïetto, qui insiste sur le fait qu'il faille à la fois construire la rocade et développer les transports en commun, voit une solution aux problèmes de périurbanisation : « densifier l'habitat là où il y a de l'activité ». Son collègue de l'assemblée départementale Olivier Bertrand est d'accord pour densifier, mais selon lui, « la priorité des priorités, c'est d'amener les périurbains au centre par les transports collectifs. On peut dire qu'il faut faire à la fois la rocade et les transports en commun, mais la rocade pourrait voir le jour en 2014 alors que par exemple l'électrification de la ligne vers Montmélian attendra 2020... » Olivier Jurquet est d'accord sur l'importance de faire cohabiter habitants, consommateurs, commerces et entreprises, mais « il est de plus en plus difficile de trouver une implantation pour une industrie, car les gens n'acceptent plus les nuisances, même si l'industrie respecte les normes environnementales. ». Pour Gérard Simonet, président de la Communauté d'agglomération du Pays Voironnais, « il faut arrêter les querelles de clocher et faire en sorte que les gens puissent travailler au plus près de chez eux. » Encore faut-il que les gens le souhaitent...


Des millions d’euros à revendre !
Le nerf de la guerre, l’argent en l’occurrence ne semble pas poser de problème, ni pour l’élu de Grenoble ni pour le vice-président du CGI. Les rallonges budgétaires destinées à améliorer l’existant ou à aller vers du « qualitatif » leur semblent acceptables. Tout peut donc arriver après qu’un projet ait été « calibré » prévient Jacques Chiron.
A Grenoble comme dans d’autres territoires, les chantiers de cette importance (même si le CGI parle d’un chantier modeste) ont montré leur faculté à voir s’envoler leur montant initial. De 380 M d’euros à 480 M d’euros pour le tram grenoblois, soit 100 M d’euros de coût supplémentaire… Pourquoi en serait-il autrement pour le tunnel sous la Bastille ? Le directeur des routes du CGI répond qu’étant donné le nombre de galeries creusées par les cimenteries Vicat, « nous connaissons l’état des roches sous la Bastille. Il n’y a pas d’aléas techniques pour creuser le tunnel ».
« La rocade répond à la même démarche que la troisième ligne du tram. » Jacques Chiron

Jacques Chiron, qui se fait l’apôtre du budget potentiellement extensible, précise aussi que toutes « ces augmentations ne sont pas gênantes » en donnant l’exemple de la ville de Grenoble ayant abondé de 10 M d’euros les aménagements de la 3e ligne de tram. L’élu grenoblois affirme, par ailleurs, que « toute demande est recevable dans la mesure où elle répond à une demande d’amélioration ». Il lance furtivement un appel à La Tronche qui peut tout demander. M. Chiron reconnaît que le coût global peut subir des augmentations de l’ordre de 10 à 20 %, mais « pas plus ». Peu importe donc si l’on passe de 580 à 630 M d’euros, le contribuable paiera. Quant aux techniciens, ils sont formels : le budget ne pourra pas doubler. Yves Gimbert ne peut s’empêcher de délocaliser le débat et d’aborder la question de TEO à Lyon, où, d’un budget initial évalué à 400 M d’euros, le coût final s’est élevé à 1 milliard d’euros ! Pour un financement public pressenti à 28 %... passé à 56 % ! Alors, si cela se produit pour le tunnel sous la Bastille, qui paiera la facture ? Marc Baietto sourit de voir sans cesse les opposants au projet se projeter sur des « scénarios catastrophes ». Il indique qu’il est encore trop tôt pour dire quelle sera la réelle part des uns et des autres. C’est, d’après lui, l’ingénierie financière qui choisira la concession la plus avantageuse pour le contribuable. Avant d’ajouter que « tous les ouvrages collectifs n’ont pas vocation à dérailler ! ». L’équipe Chiron/Baïetto fait une confiance aveugle en la capacité d’investissement du Département. Avec 1,4 milliard d’euros de budget annuel, l’Isère figure parmi les départements les plus riches de France. « Il n’est pas juste de dire que le CGI se lance dans une aventure financière inconsidérée » précise M Baïetto, la rocade est totalement dans ses cordes. Toutes les personnalités présentes partagent la même opinion sur la gratuité, une utopie. Quand l’usager paie 17 % du coût de son transport, qui va apporter le financement des 83 % restant ?
Comment bien faire fonctionner le système de déplacement (train, tram etc.) ? Voilà le sujet qui préoccupera, demain, les élus de l’agglomération. « A ce jour, personne ne détient la réponse » confie Marc Baïetto. Si la rocade nord voit le jour, nous allons inaugurer le premier péage urbain à Grenoble, concédé à un groupe privé. S’il est encore trop tôt pour l’annoncer, le prix du péage pourrait, selon Marc Baïetto, se situer entre 1 et 2 euros. Olivier Bertrand précise que, compte tenu qu’une société privée ne financerait pas ce projet en deçà d’un montant de 250 M d’euros, le coût du péage sera plus proche de 2 euros que de 1. Payant oui, mais sans péage… car l’option retenue fait mention d’un « péage à la volée », muni de simples caméras fixes.

« Le péage n’est plus un tabou » Olivier Jurquet

« Pour l’heure, 6 M d’euros ont été dépensés en études préalables »

Pour Olivier Bertrand le budget annoncé en 2006 à hauteur de 700 M d’euros, puis à 580 M d’euros aujourd’hui, est « sous évalué ». Les contraintes techniques ne sont pas connues puisqu’elles non pas été étudiées à ce jour » proteste l’élu Vert tout en proposant de « mettre des fonds sur l’électrification des lignes de chemin de fer ». Concernant les études, Pierre Lassiaz répond que son estimation se rapproche de celle annoncée par Max Lambert, ingénieur en chef des travaux rocade nord, à « 10 millions d’euros près ». Prenant en compte des ratios plus élevés, notamment ceux des ouvrages high-tech. Il y aura des aléas concède-t-il mais « je peux vous garantir que l’on ne passera pas de 580 M d’euros à 1 milliard d’euros ». Gérard Simonet ironise sur le côté « aventureux » du projet et rappelle que s’il se félicite du travail réalisé par son collègue Baïetto, il ne se sent pas l’âme d’un « aventurier » et, qu’à ce titre, la participation du Pays Voironnais ne dépassera pas 1 M d’euros. Concernant la ville de Grenoble, Jacques Chiron affirme qu’elle s’engagera dans cette aventure, sans pour autant préciser le montant.

« La participation du Pays Voironnais sera de 1 million d’euros, pas plus ! » Gérard Simonet

« Je peux vous garantir que l’on ne passera pas de 580 M d’euros à 1 milliard d’euros » Pierre Lassiaz

La demande de concertation est forte
Les mots ne sont pas assez durs pour illustrer l’aspect anti démocratique de la procédure critiqué par Olivier Bertrand qui souligne « les nombreux mails de personnes ulcérées » par une « consultation bidon, par une mascarade ». « Mais de qui se moque-t-on ? » lui auraient demandé de nombreux Grenoblois « et qu’ont fait les Verts pour s’interposer ? »... C’est sûr, il n’y aura pas de rocade nord avec les Verts. Si elle se fait, ce sera contre l’avis des Verts assène Olivier Bertrand à son collègue Jacques Chiron. Toutefois l’élu écologiste indique qu’« on ne vise pas une bataille procédurale ». De son côté Antoine Jammes se félicite qu’un telle rencontre (au Club) puisse permettre de « rouvrir le débat de fond » contre des « vraies-fausses solutions face à un vrai problème ». Reprendre le problème à zéro ? Olivier Jurquet souhaite que des solutions de déplacements optimisées soient trouvées. Une Rocade oui, mais avec des transports collectifs en appui. Considérant avoir été privé de concertation dans ce dossier, Yves Gimbert approuve néanmoins ce qu’il appelle un « embryon de concertation aujourd’hui ». Ce qui l’oppose à ses détracteurs, c’est qu’à un problème de congestion, les élus répondent à la demande (plus de routes !) alors que sa réflexion porte davantage sur le fait de savoir ce que font toutes ces voitures dans un embouteillage ? « Ont-elles toute leur place dans cette ligne d’attente ? » tente-t-il de percer. « Je ne fais pas la Rocade de gaieté de cœur » lâche Marc Baïetto, dans un contexte où rien n’est encore résolu. « Il appartiendra aux Verts de savoir ce qu’ils veulent faire ou ne pas faire ». Jacques Chiron refait un détour du côté des 125 000 questionnaires renvoyés au Conseil général de l’Isère. L’élu grenoblois indique que c’est la preuve qu’il s’agit là d’un sujet préoccupant pour les « électeurs ». « Nous nous trouvons dans le cadre d’une réponse globale ». « La rocade est un élément parmi d’autres » ajoute Marc Baïetto. En matière de non réponse aux problèmes des automobiles, « on a déjà donné » affirme-t-il. On est toujours sur les mêmes bases, et la rocade permettra de développer les transports collectifs.
Le vice-président se met à rêver d’un terrain plus dégagé, plus plat où des solutions alternatives auraient leur place... Oui mais Grenoble est ainsi faite. Cependant les choses progressent. Mais la précipitation, qui semble avoir été de rigueur dans la consultation, n’a fait que perturber les échanges, le dialogue et la capacité de s’imprégner du débat. Cela étant rien n’est résolu, rien n’est joué, comme l’atteste l’avancée du projet. « 6 km de rocade oui, mais des dizaines de km de voiries consacrée aux modes doux » conclut Jacques Chiron. Les citoyens concernés attendent des garanties.



Synthèse préparée par Sébastien Dudonné, Vanessa Genin et Stéphane Poirot


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*Journalistes présents à la Rencontre : Sébastien Dudonné (Dauphiné Libéré), Vanessa Genin (Le Journal Des Entreprises), Gérard Fourgeaud (France Bleu Isère) François Ollier (France 3), Stéphane Poirot (président du Club). Le reportage photographique a été couvert par Jacques-Marie Francillon et les croquis réalisés par Jacques Sardat, alias Clé d’12.


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